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Par le professeur émerite Gérard Dédeyan.
Gérard Dédéyan, né en 1942 à Nantes de parents d'origine arménienne, ancien élève de l'École Normale Supérieure, a fait toute sa carrière universitaire (avec un prélude à l'EAI) à Montpellier, à l'Université Paul-Valéry Montpellier, où il est actuellement professeur émérite d'Histoire médiévale et coordonnateur de l'accord de coopération avec l'Université d'État de Moscou. Il est membre de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, membre à l'étranger de l'Académie des Sciences d'Arménie, membre correspondant de l'Académie des Sciences d'outre-mer.
Les Arméniens, premier peuple officiellement chrétien (305), ayant de fortes solidarités avec l'Europe, ont payé le prix de leur situation de "Chrétienté de frontière" - sans oublier toutefois des "retours" culturels. Victimes, en 1915-1916, d'un génocide qui vide l'Empire ottoman des Arméniens occidentaux, ils réussissent néanmoins - et malgré l'énorme problème des réfugiés - à contribuer à l'effort de guerre des Alliés : armée de la République arménienne (1918-1920, Arméniens orientaux), Légion arménienne de Cilicie, sous protectorat français (1919-1920), volontaires arméniens de la diaspora. L'Arménie est, pour Clémenceau, lors des négociations de paix, "la petite alliée", mais elle sera radicalement oubliée à partir du traité de Lausanne (1923).