Randonnée d'Ambrussum (10 décembre 2024)


Le site d’Ambrussum est situé sur une hauteur à proximité d’un point d’eau, le Vidourle. Cette situation ne présentant que des avantages, des hommes, depuis le Néolithique, ont occupé ce site. Au IVe siècle av. J.-C., les Volques arécomiques (peuple celte) y fondent un oppidum, véritable village entouré d’un épais rempart dont on voit encore aujourd’hui des vestiges.

Entre 125 et 120 avant notre ère, les Romains conquièrent le sud de la Gaule. Afin de faciliter les échanges entre la péninsule italique et la péninsule ibérique, les Romains vont développer de nombreuses voies de communication. À partir de 118 av. J.-C., la Via Domitia (voie Domitienne) va être tracée et aménagée pour permettre la circulation des troupes. Ambrussum devient le point de franchissement du Vidourle.

À partir de cette date et jusqu’au Ier siècle, Ambrussum se développe. Des édifices publics et privés voient le jour. À la fin du Ier siècle, un relais routier s’installe au pied de la colline, le long du Vidourle. Dédié aux voyageurs, on y trouve trois auberges, une forge, un établissement thermal, un lieu de culte et un bâtiment administratif servant de relais de poste ,le cursus publicus.

Petit à petit la population déserte la ville haute pour rejoindre les grandes villes. Le relais routier perdurera jusqu’au IVe siècle.

Ce mardi 10 décembre nous étions peu nombreux sur le parking près du musée d’Ambrussum, 6 randonneurs prêts à parcourir les 15 km de cette randonnée. La température était relativement basse, 5,5° mais supportable en l’absence de vent. Le ciel nuageux masquait le soleil.

Nous avons longé le relais routier d’Ambrussum où subsistent les fondations des anciens bâtiments qui le composaient. Nous sommes arrivés au pont Ambroix. Il fut construit au Ier siècle pour permettre à la Via Domitia de franchir le Vidourle. Il a été utilisé jusqu’en 1299. À l’origine ce pont mesurait 180 mètres et était constitué de 11 arches. Aujourd’hui, il ne reste plus que la cinquième au milieu du fleuve. Malgré la présence d’ouïes (ouvertures aménagées en haut des piles) le pont n’a pas résisté aux vidourlades. Il a volontairement été en partie démoli au Moyen Âge afin d’obliger la circulation à se faire sur le pont de Lunel, où se trouvait un péage.

De là, nous sommes remontés par une voie dallée sur la colline où subsistent les fondations de nombreux édifices publics et privés (maisons, boutiques) en traversant une place, le forum. On peut encore observer une partie des remparts épais en pierres sèches.

Après avoir rejoint la rive droite du Vidourle, nous sommes arrivés au moulin des Aubes, abandonné, pour la pause-café. Une fois requinqués, nous avons repris la route en longeant le Vidourle jusqu’au pont de Lunel pour longer la RN 113. Remontant nord-ouest, c’est le canal d’irrigation Philippe Lamour que nous avons suivi quelque temps. À 13 h 20, nous avons pu trouver un lieu convenable pour piqueniquer au milieu d’une zone où les dépôts sauvages foisonnent. Le ciel se dégageait et le soleil pouvait enfin nous réchauffer.

La randonnée s’est terminée à 15 h 15 après un parcours de 15,3 km et un dénivelé de 57 m. Certains ont rejoint leurs pénates, d’autres ont effectué une petite visite du musée, fort bien présenté et plein d’enseignements.

Jean DUBEAU

 

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