Randonnée estivale de La Roque-Sainte-Marguerite (17 juillet 2018)


Il aurait été difficile de résumer en quelques mots et quelques photos notre randonnée. Aussi pardon pour la longueur de l’un et le nombre de l’autre.

 

Mardi 17 juillet 9 h 45, nous finissons par nous retrouver sur le parking en bordure de la Dourbie. Nous sommes sept prêts à nous lancer sur le parcours que nous a proposé Michel ALAUX pour occuper nos « congés ». Le ciel est uniformément gris et la température est de 19°. La question que nous nous posons tous en laçant nos chaussures est : pleuvra-t-il pendant notre balade ? Une personne avec qui certains discutent se montre optimiste.

 

Nous voilà partis. Nous commençons notre randonnée par une visite du pittoresque village de La Roque-Sainte-Marguerite, commune de l’Aveyron dans le Rouergue, guidés par Michel. Nous découvrons ainsi le four banal datant du XVIe siècle, le château, ce qui en reste, et son donjon datant du XIe siècle, la charmant petite église Notre-Dame-des-Treilles et un superbe pigeonnier.

 

Sortis du village nous nous dirigeons vers Montméjean un petit hameau médiéval du XIe siècle. Arrivés à la Font de Montméjean nichée dans le rocher eut lieu une petite cérémonie improvisée, Marcel officiait. Montméjean apparaissait à chaque détour du chemin. On apercevait déjà son château perché sur un éperon rocheux dominant le petit village. Nous eûmes la surprise de découvrir un sentier botanique original. Mais laissons Odette Dolo nous en dire davantage.

 

« Quelques digressions botaniques...

Lors de la rando sur le Causse noir, au Nord des gorges de la Dourbie, nous avons découvert un hameau : Montméjean. Et surtout son sentier botanique appelé : « Lo camin de las flors », lequel porte aussi le nom de René Pical, ancien conservateur des herbiers de la faculté de pharmacie de Montpellier. Sur des lauzes sont indiqués les noms de chaque variété, en français, latin et occitan.

Vipérine Fumeterre, Chélidoine, Euphorbe, Nerprun Alaterne, Aubépine, Cornouiller, Thym Serpollet, Hellébore, etc. sont les plantes les plus communément rencontrées.

Certaines de ces plantes ont des vertus médicinales intéressantes, d’autres pourraient devenir de véritables poisons selon la quantité ingurgitée. Par exemple, la Germandrée Petit-Chêne, plante assez basse à petites feuilles à bord denté. Autrefois ces feuilles servaient à faire des purges mais il est arrivé qu’en voulant en infuser de trop grandes quantités, des personnes se soient empoisonnées.

Cet endroit présentait beaucoup d’intérêt pour René Pical car il y a trouvé à la fois une flore méditerranéenne et une flore de moyenne montagne.

Après le décès de René Pical, les amoureux du coin regroupés en association continuent à entretenir non seulement ce sentier botanique mais aussi tentent de faire revivre le hameau en restaurant ses maisons. »

 

C’était l’endroit idéal pour prendre la pause-café avant de faire une petite visite du village. Rosy nous régala en nous offrant de délicieux cannelés de Bordeaux. Toutes les maisons du village sont faites de pierres aux toits de lauzes. Quelques-unes sont habitées, deux familles y résident à l’année, d’autres sont en ruines, d’autres en cours de restauration. Sur l’une d’elles trois bénévoles rejointoyaient les pierres des murs extérieurs. On ne peut être qu’admiratif devant le travail effectué pour faire revivre ce village.

 

Au cours de notre progression nous avons pu distinguer à travers une faille du plateau le viaduc de Millau et ses piliers.

 

Plus loin c’est une des curiosités de la région qui nous émerveilla : le chaos rocheux de Roques Altes. Ce site "ruiniforme" constitué d'énormes rochers fait penser, de loin, à une forteresse de pierre avec son donjon monolithique de 50 mètres de haut.

 

Des arbres procurant une ombre bienfaitrice, un tapis de mousse épais et moelleux, quoi de mieux pour pique-niquer ?... Pendant le repas Claude en profita pour domestiquer un papillon qui ne le quittait plus. Il finit même par l’emporter dans son sac à dos.

 

Une autre surprise nous attendait plus loin, une magnifique ferme caussenarde toute bâtie de pierres. Une merveille. Plus loin encore La Bresse, ancienne bâtisse de pierres convertie en gîte d’étape où séjournait ce jour-là une colonie de vacances.

 

Après s’être acquittés d’un droit de péage (merci encore Claude) nous sommes entrés dans ce chaos mythique qu’est le Chaos de Montpellier-le-Vieux. Le Chaos de Montpellier-le-Vieux est, comme le chaos de Roques Altès, un chaos rocheux ruiniforme constitué de dolomites.

 

L’appellation « Chaos de Montpellier-le-Vieux » proviendrait des bergers de la région qui conduisaient leurs troupeaux en transhumance des plaines vers la montagne. Apercevant les rochers, ils auraient pensé à l'unique grande ville qu'ils connaissaient, Montpellier, et dont le nom en patois "Lou Clapas" signifiait "tas de pierres". Ils auraient alors surnommé les lieux "Lo Clapas Vièlh" (le tas de pierre vieux), autrement dit "Montpellier-le-Vieux".

 

La légende dit que la cité aurait été construite par trois fées, Amy, Amyne et Benjamine un soir de mai. Elles y auraient construit des monuments gigantesques et presque chimériques et auraient pourvu l'endroit d'un grand nombre d'espèces animales et végétales. Mais, l'excitation passée, elles auraient été nostalgiques de la mer et du soleil et auraient abandonné les lieux. Le vent et la pluie se seraient emparés de la ville merveilleuse pour en faire ce que le site est aujourd'hui : un désert de pierres aux formes étranges.

 

D’autres légendes racontent que ces lieux auraient été bâtis par le Diable qui l’aurait peuplé de mauvais génies et de bêtes sauvages.

 

C’est dans un véritable dédale rocheux que nous conduisit sans faillir Michel. Notre imagination peut nous aider à voir en ces formes différents animaux : l’Ours, le Crocodile, le Sphinx ou des monuments : l’Arc-de-Triomphe ou encore la Porte de Mycènes.

 

À noter que Gérard Oury y a tourné une des scènes du film « La Grande Vadrouille », celle où Louis de Funès monte sur le dos de Bourvil.

 

Notre grande vadrouille à nous s’est achevée à 17 h 30. Fourbus, trempés de sueur mais heureux de cette escapade. Profitant du cadre qui nous était offert au bord de cette Dourbie large et tumultueuse (qui contraste avec ce ruisselet paisible du plateau de l’Aigoual que l’on peut enjamber aisément) nous avons encore une fois trinqué tout en félicitant Michel pour cette magnifique sortie. Une sortie de 16 km pour une dénivelée de 931 m. Oui,... mais quand on aime on ne compte pas.

 

Odette DOLO et Jean DUBEAU

 

PHOTOS (Claude GRADIT, Marcel MAVER et Jean DUBEAU)

 

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