Reportée deux fois, la visite des Salins du Midi a finalement attiré 30 participants le 4 octobre à Aigues-Mortes. L’organisateur qui comptait accueillir les inscrits devant l’entreprise a failli arriver le dernier tant les participants étaient en avance. À 10 h 30, embarquement dans le petit train baptisé "Gabian" avec quelques touristes pour un voyage d’une heure et demie. Contrairement à ce qu’il était prévu initialement, l’ancien directeur des Salins, Gérard Boudet, n’a pas pu commenter la visite car il aurait fallu "monopoliser" le train et ses 54 places. En effet, lors d'une précédente visite, des collégiens ont mentionné que les commentaires étaient trop techniques. C'est donc le conducteur du train qui a fait les commentaires, certes un peu "touristiques" mais néanmoins intéressants. Rapidement, après avoir longé les tables salantes, le train est arrivé au pied d'imposants monticules de sel hauts de 10 à 15 mètres appelés camelles par analogie avec la bosse du chameau. Ils sont formés par le sel qui est déversé par un tapis roulant monté sur bras se déplaçant le long de la camelle. La plus récente et la plus importante, d'une blancheur immaculée, représente la récolte 2019 qui a été une année exceptionnelle par la chaleur de l'été. 300 000 tonnes de sel forment la camelle ; la production annuelle variant de 250 à 300 000 tonnes selon les conditions météorologiques chaleur, ensoleillement, vent.... Les camelles avoisinantes de teinte plus grise (pluie, poussières…) sont pour certaines grignotées par des engins bennes qui chargent les camions.
Afin de découvrir l'ensemble du site, le train observe un premier arrêt. Les "voyageurs" descendent et le guide fait circuler un bloc de cristaux de sel agglomérés issus du gâteau de sel. Ensuite les visiteurs escaladent la camelle pour découvrir les bassins de décantation et d'évaporation ainsi que les remparts de la cité fortifiée d'Aigues-Mortes qui date de Saint Louis.
Au cours de la visite, notre chauffeur-guide nous explique l'élaboration du sel. L'eau de la Méditerranée est amenée à l'aide de pompes par un canal jusqu'aux bassins qui ont été préparés pendant l'hiver (nettoyage, aplanissement…). L'eau contient alors 29 g de sel par litre. Après plusieurs phases d'alimentation en eau, d'évaporation, de passage parmi plusieurs bassins où les sauniers gardent un niveau d'eau constant (60 cm), l'eau contient alors de 260 à 290 g de sel par litre. Elle arrive alors dans les tables salantes où le sel se cristallise en un gâteau de sel d'une quinzaine de centimètres qui est ensuite enlevé par des engins munis d'un godet-pelle. Le sel subit alors différentes manipulations dont un lavage et diverses opérations selon son utilisation future : alimentation, salage des routes, produits de beauté… Dans le musée du sel, objet de la dernière halte du train, le guide nous montre les différents outils utilisés dans le temps pour récolter le sel manuellement. Il nous explique aussi la récolte de la fleur de sel qui est toujours manuelle (400 tonnes/an).
C'est la fin du voyage, les voyageurs descendent du train et vont à la boutique du site acheter, devinez quoi … du sel !
Cette matinée s'achèvera pour une bonne partie des participants (21) par un repas de poisson dans une pépite de Claude, au restaurant "Le Saint Pierre" au Grau du Roi.
Robert Lamouline