Hommages à madame Anne-Marie CHANSON

le 3 juillet 2024, en l’église de Saint-Jean-de-Védas

 

Anne-Marie est née à Oran le 7 janvier 1943. Elle est issue d’une fratrie de quatre enfants. Son père travaille pour les Ponts et Chaussées. C’est une famille de pieds-noirs où les valeurs travail et famille sont bien ancrées avec une piété religieuse basée sur le partage et la solidarité. C’est dans ce terreau qu’Anne-Marie forge son caractère. Enfant facile, bonne élève, elle réussit la première partie de son baccalauréat mais les évènements en Algérie obligent la famille à rentrer en France. Mais même dans ce contexte, elle obtient la deuxième partie du baccalauréat "lettres" à Paris.

Entre temps, elle avait fait la connaissance de Philippe, engagé dans l’armée, en garnison à Oran. Ils sont très amoureux et ne se perdront pas de vue puisqu’ils se marient le 25 juillet 1963 en l’église d’Elbeuf où les parents d’Anne-Marie ont été mutés. De cette union, vont naître quatre enfants : Isabelle, Jean-Luc, Dominique et Jérôme qui, à leur tour, leur donneront sept petits-enfants : Marie, Mathieu, Maxime, Paul, Jean-Marie, Raphaël et Clément.

Anne-Marie avait commencé une carrière d’enseignante qu’elle a abandonnée pour suivre son époux dans les nombreuses garnisons de sa carrière militaire. Avec Philippe, Anne-Marie fonde la famille dont elle a toujours rêvée : une famille unie, heureuse de se retrouver pour affronter ensemble les évènements de la vie.

Elle s’est impliquée dans la vie sociale au profit des enfants des militaires. Elle a notamment fait le catéchisme. Volontaire, dynamique, spontanée, ouverte, généreuse, elle comptait de très nombreux amis dans cette grande famille des militaires mais elle était aussi très présente et disponible pour ses propres enfants dont elle s’occupait avec beaucoup d’amour, leur inculquant sens du travail, loyauté, honnêteté... Elle était l’âme du foyer.

En 1989, le couple vient s’installer à Montpellier pour y vivre une retraite heureuse, entouré des enfants et petits-enfants qu’ils adorent. Anne-Marie y fait la connaissance de nombreuses personnes qui deviendront vite de nouveaux amis tant elle est gaie, fidèle en amitié, faisant preuve de ses valeurs intrinsèques: joie de vivre, pugnacité, dévouement notamment en s’impliquant dans l’animation de l’ANFEM.

Depuis quelques temps, Anne-Marie souffrait d’affections cardiaque et pulmonaire qui ont même entrainé plusieurs hospitalisations. Mais avec son énergie habituelle, elle affrontait ces maux ne laissant rien paraître de ce qu’elle éprouvait et manifestant toujours avec autant de force et d’attention son amour et sa tendresse à toute sa famille. Deux chutes successives ont aggravé son état général entrainant son décès, la soustrayant prématurément à l’amour des siens et à l’affection de ses très nombreux amis.

Dans notre profonde tristesse, avec ceux qui le veulent, nous nous tournons vers Dieu pour écouter sa parole et lui confier Anne-Marie.

Équipe paroissiale

 

Prenant ensuite la parole, Philippe Chanson a prononcé, avec des sanglots dans la voix, des mots qui ont ému l’assemblée.

"Tu es vivante.

Tu ne parles plus mais tu es vivante.

Tu ne bouges plus mais tu es vivante.

Tu ne souris plus mais en arrière de tes yeux, tu me regardes.

De très loin ? Peut-être de très près ? Je ne sais rien de ces distances.

Je ne sais plus rien de toi, mais tu sais maintenant davantage de choses sur moi.

Tu es en Dieu.

Je ne sais pas ce que cela peut vouloir dire mais sûrement c’est ce que tu voulais et ce que je veux aussi pour toi.

Je le crois.

Toute ma foi, je la rassemble.

Elle est maintenant mon seul lien avec toi. Jésus, donne-moi de croire à ta victoire sur la mort. Celle que j’aime veut entrer dans ta joie.

Si elle n’est pas prête, je te prie pour elle.

Aide-moi à vivre sans sa voix, sans ses yeux, que je ne la déçoive pas maintenant qu’elle va me voir vivre et m’attendre."