Le colonel Terre/Train Gilbert RICHARD de la promotion "Lieutenant-colonel Amilakvari" (1955-56), est décédé 4 décembre 2017, à 86 ans. Veuf, il vivait seul. Il a fait une crise cardiaque et n’a pu être ranimé.
Gilbert était très présent dans notre communauté des anciens militaires. Longtemps au sein de l’équipe organisatrice des randonnées de l’ANOCR, vice-président de l’Amicale des anciens et amis de l’EAI, il participait à de nombreuses activités de ces deux associations avec un grand sens de la camaraderie, une gentillesse qui s’exprimait naturellement et le goût de l’humour.
Les obsèques ont été célébrées le samedi 9 décembre 2017 au centre funéraire de Grammont à Montpellier.
Éloge du colonel Gilbert RICHARD
le 9 décembre au centre funéraire de Grammont (Montpellier)
par le colonel (er) Gilles Morel-Vitré
Huguette, Elizabeth, Hugues, Jean-Claude, Hervé, Isabelle, Marie, Patricia et moi (Gilles) vous remercions d’être présents en ce lieu aujourd’hui, même s’il y a une semaine aucun d’entre nous ne l’aurait imaginé.
Gilbert, pour ses nombreux amis et sa sœur, Dad pour nous ses enfants, nous a quittés lundi alors qu’il se sentait simplement fatigué et que son ami Bernard Pahlawan l’accompagnait chez son médecin pour une consultation. Si vous le permettez, en quelques lignes, nous allons revisiter les 86 ans de la vie de Gilbert qui lui ont façonné son caractère, ouvert l'esprit vers d'autres horizons et forgé son sens du devoir et de la fiabilité en amitié et amour qu'aucun ici ne peut ignorer.
Originaire du Var où il naquit à Draguignan le 2 mai 1931, il a été tout de suite mis dans le moule militaire par la voie des mutations car fils d'un officier d'artillerie.
En 1951 il présente le concours d’Ingénieurs des Arts et Métiers.
Mais c’est aussi en 1951 que débute sa carrière militaire car il s'engage à l'École du Matériel à Fontainebleau. Affecté à l'issue à l'encadrement des enfants de troupes à l’EMPT du Mans, il y prépare sa future carrière d'officier en intégrant le PPEMIA à Strasbourg.
Son classement à l'issue de sa formation d'officier à Coëtquidan (promotion AMILAKVARI - FRANCHET D'ESPEREY 1954-1956) lui permet de choisir l'arme du Train.
Il fera son application à Tours avant de faire son premier mandat en Algérie comme officier renseignement puis chef de poste au 586e Bataillon de marche du Train.
Rapatrié sanitaire en 1958, il sera affecté en 1960 au 601e Régiment de circulation routière à Achern en Allemagne. Toujours volontaire, il demande à repartir en Algérie et il sera affecté à Batna (Les Aurès).
Son affectation en 1963 à L’ENSOA de Saint-Maixent-L’École lui fait connaître Annick, notre maman, et ses 2 enfants Jean-Claude et moi-même, âgés respectivement de 5 et 7 ans. Ils se marient en 1964 et avant d’être affecté à Laon en 1965 pour commander son escadron de circulation routière, leur union verra naître une jolie petite fille, Elizabeth, notre poupoune.
De la Picardie il ne s’éloignera guère puisque de 1967 à 1972, Gilbert est affecté à Compiègne au sein de l’état-major de la 8e Division d’Infanterie. Lors de notre séjour dans l’Oise, est né notre petit frère, le petit dernier Hugues qui s’est bien réservé puisque il est devenu le plus grand par la taille.
Notre séjour en Allemagne, à Karlsruhe puis à Baden-Baden fut très apprécié par Maman et nous 5 jusqu’en 1978. Ses compétences reconnues, Gilbert se voit confier le commandement du 525e Régiment du Train à Arras. À l’issue, l’état de santé de Maman et leur désir commun d’aller vers le sud après une vingtaine d’années passées dans le nord et l’est de la métropole sont récompensés et c’est l’affectation à l’EAI de Montpellier, comme chef du cours logistique tout en étant commandant du 122e RCS de réserve.
Gilbert prendra sa retraite avec le grade de colonel et décoré de l’ordre national du Mérite et de la Légion d’honneur.
Voilà donc, le résumé d’une carrière bien remplie qui nous a permis de découvrir la joie des mutations et sans aucun doute de nous donner le goût des voyages et à Dad de s’épanouir au sein de l’institution militaire qu’il a servie pendant 32 ans.
D’ailleurs, à ce propos, comme il aimait lui-même à le dire, il envisageait de demander une pension complémentaire afin de bénéficier de la retraite du retraité.
Toujours volontaire et physiquement actif, Gilbert s’est engagé, une nouvelle fois, me direz-vous, mais au sein de l’institution civile, en tant qu’adjoint de la mairie de Juvignac durant plusieurs mandats.
Cette expérience, comme il nous l’a dit souvent, lui a permis de découvrir le monde civil que la bulle militaire ne lui avait pas laissé le temps de connaître ou pas suffisamment.
Nous connaissons tous le désir de servir de notre père et son envie de ne surtout pas rester inactif.
Alors à Montpellier, Gilbert et notre maman ont adhéré à de nombreuses amicales.
Je vais reprendre ici les termes de son ami et voisin, Bernard Pahlawan qui le caractérise comme très assidu et y assumant avec brio des postes à responsabilités.
Je vais citer l’ANOCR 34 dont je remercie la présence de nombreux membres ici et son président Claude Gradit. Au sein de cette association où il adhérait depuis de très nombreuses années, il s’y est occupé des marches et randonnées et y a rempli la fonction de trésorier.
La seconde association à laquelle il tenait aussi est l’Amicale du Train de Montpellier et Nîmes où un régiment s’est installé il y a quelques années. Très fidèle à son arme d’origine, il avait toujours plaisir à y retrouver ses anciens camarades avec lesquels il jouait au bridge régulièrement le lundi après-midi.
Tringlot dans l’âme, Gilbert a servi également l’Infanterie à Montpellier. Il a dû en garder un bon souvenir aussi puisqu’il s’est affilié à l’Amicale des Anciens et amis de l’École d’Application de l’Infanterie. Je ne vais certainement pas lui jeter la pierre puisque fantassin moi-même.
Son président Bernard Pahlawan, auprès duquel Gilbert a assumé la fonction de vice-président de 2009 à 2015, l’a dit actif et très bon conseiller puisque cette amicale a été inscrite à la Fédération Maginot, décision qui s’est avérée utile et profitable.
D’ailleurs, Dad pour ses 85 ans nous a tous réunis au Domaine de la Grande Garenne où nous avons été très bien accueillis et dont nous gardons un excellent souvenir.
Au décès de notre maman Annick, trésorière au sein de l’association des anciens SAS (Section Administrative Spécialisée en Algérie dont son premier mari était le chef à Orléansville en Algérie), Gilbert s’est proposé immédiatement de poursuivre sa mission.
Enfin, comme notre maman Annick, Dad vouait une véritable passion pour le bridge. Que ce soit entre amis ou en club il participait aux dîners-bridge de l’ANFEM, à de nombreuses tournantes et au bridge des Tringlots dont j’ai parlé précédemment.
Si nous avons oublié des associations auprès desquelles Gilbert était fidèle, je vous prie d’ores et déjà de nous en excuser.
Pour conclure notre propos, puisque porte-parole de mes frères et de ma sœur, nous souhaitions vous présenter Dad, voire Dady à notre façon.
Gilbert, lorsqu’il a connu notre maman a pris sous son aile les 2 petits diables que nous étions. À cette époque-là, les familles recomposées n’étaient pas légion. Nos parents ont tout mis en œuvre pour que nous ayons la meilleure éducation possible et sans manquer de rien. Si quelques fois autoritaire, Dad nous a inculqué les valeurs indispensables pour réussir dans la vie.
Comme l’a dit Albert Schweitzer… « L’exemplarité n’est pas la meilleure façon d’influencer, c’est la seule », Dad a toujours appliqué cette vertu et nous a éduqué dans ce sens. Avec le recul, on se doit de reconnaître qu’il avait tout à fait raison.
Joyeux en permanence, malgré des soucis de santé grandissant mais dont il ne se plaignait jamais, tout était prétexte à plaisanter. À table, par exemple, il refusait l’eau « sur ordre de son médecin » disait-il. Très rigoureux et organisé, comme il l’a été durant toute sa carrière, il a mené à bout les missions confiées et celles qu’il s’est fixées.
Bienveillant, il a accueilli nos épouses, compagne et gendre toujours avec humour et gentillesse. Tous sont présents aujourd’hui pour en témoigner.
Ses petits-enfants Aline, Lydie, Antoine, Alexandre, Aurélie et Pierre se joignent à nous pour surmonter notre douleur. Et c’est toujours avec beaucoup de plaisir que nous l’avons tous reçu aux quatre coins de la France.
À la mort d’Annick, notre maman, il a tout fait pour que nous soyons le plus souvent rassemblés et on pouvait lire sur son visage le bonheur de nous avoir tous à ses côtés.
Retrouvant également sa grande sœur Huguette, qui, malgré son grand âge a fait le déplacement pour être à son côté aujourd’hui, il s’est régulièrement rendu à Six-Fours et a pu retrouver sur place ses origines varoises.
Merci Dady.
En tant que fervent bridgeur, tu resteras toujours dans notre cœur, même si tu nous laisses aujourd’hui sur le carreau, avec émotion, Dieu nous pique notre père mais on sait que les trèfles n’envahiront pas le tombeau de maman qu’il a choisi de rejoindre à St-Maixent.
Tes amis présents, ceux par la pensée, ta sœur Huguette, ta petite souris, comme tu aimais à surnommer notre petite sœur Elizabeth et tes garçons Hugues, Jean Claude et Gilles sont de tout cœur avec toi dans ce dernier voyage.