Guy BONPAS (31 juillet 2024)


Guy Bonpas aadhérent ANOCR 34-12-48 décédé le 31 juillet 2024 anocr34.fr

Nous avons le regret de vous faire part du décès du général de gendarmerie Guy BONPAS, promotion ESMIA "Ceux de Diên Biên Phu", le 31 juillet 2024 à 94 ans.

Très fidèle adhérent de l’ANOCR, il a participé à ses nombreuses activités.

Guy était veuf et père d’une fille, Frédérique, trois petites-filles et deux arrière-petits-enfants.

Sa compagne depuis plus de vingt ans, Renée Leroux, l’a accompagné jusqu’au dernier instant. Elle était à son chevet lorsqu’il s’est éteint.

 

Guy, appelé sous les drapeaux en 1950, est un ancien de l’École des cadres de Cherchell puis de l’ESMIA, de l’École d’application du train et de l’École des officiers de la gendarmerie nationale à Melun où il a été admis en 1956. Après une formation de pilote-observateur à Dax, il prend le commandement de la section d’hélicoptères d’Alger-Cheragas. Il y servira de 1959 à 1962 et fera preuves de brillantes qualités professionnelles et humaines. Il sera cité 3 fois à l’ordre de la division.

En fin de carrière, il commandera le groupement de gendarmerie du Cher pendant 3 ans puis le groupe interarmées de sécurité des forces nucléaires à Paris pendant 3 ans également, détaché auprès du directeur de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD).

Détaché à nouveau mais cette fois auprès du CEMAA (chef d’état-major de l’armée de l’Air), son dernier commandement sera celui de la gendarmerie de l’Air à Paris jusqu’à la fin 1986, comme colonel puis général.

Officier de la LH et de l’ONM, décoré de la Valeur militaire avec 3 citations, il est aussi titulaire de la médaille de l’aéronautique.

 

Les obsèques de Guy ont célébrées le 7 août au centre funéraire de Grammont à Montpellier.


Éloge du général Guy BONPAS

par Claude GRADIT

le 7 août 2024 à Grammont (Montpellier)

 

Mon général, Cher Ancien, Cher ami,

Pour beaucoup d’entre nous, tu étais le modèle de longévité que nous admirions. Jusqu’au mois de septembre dernier où tu as eu ce malaise à l’issue d’une de nos rencontres festives de l’ANOCR, alors que tu venais de fêter tes 94 ans, tu n’avais jamais été malade, tu te tenais droit comme un i avec une forme physique étonnante et une vivacité intellectuelle toujours au top. 

Confronté à tes premiers soucis sérieux de santé, tu as voulu d’abord passer outre et ensuite devant leur gravité, tu as décidé de ne pas les combattre et nous avons été tristes de n’avoir pas su te convaincre d’y faire face.

Tu as souhaité que ce soit moi qui te rende hommage et c’est bien volontiers que j’ai accepté. 

Nous nous sommes connus à Montpellier et notre amitié, débutée il y a une vingtaine d’années, s’est forgée au fil des nombreuses activités que nous étions nombreux à partager au sein de l’ANOCR. Tu étais jovial et apprécié de tous, que ce soit lors de nos belles randonnées héraultaises ou pendant nos nombreux voyages touristiques où tu étais toujours avide de découvertes. 

Tout le monde appréciait en toi l’homme de conviction d’une parfaite honnêteté intellectuelle à l’humour parfois caustique. Nombreux sont tes amis absents en cette période estivale qui ont témoigné leur tristesse et nombreux aussi sont ceux qui t’ont précédé dans ce rappel à Dieu. 

 

Né le 22 août 1929 à Bordeaux où tu passes une grande partie de ta jeunesse jusqu’en 1950, notamment pendant la période de la seconde guerre mondiale. Tu interromps tes études de droit et résilie ton sursis pour faire ton service militaire et te retrouver directement à l’École des cadres de Cherchell en Algérie pour y suivre une formation d’officier de réserve, début d’une longue et belle carrière au service de la France.    

À la sortie de Cherchell, tu choisis le 5e bataillon de chasseurs à pied à Rastatt en Allemagne. Très rapidement, tu te présenteras en candidat libre à l’École spéciale militaire interarmes de Saint-Cyr que tu intègreras en 1953 avec la promotion "Ceux de Diên Biên Phu". 

À l’issue, tu opteras pour l’arme du Train et après ta formation à l’École d’application à Tours, tu seras affecté brièvement à la CCR (compagnie de circulation routière) de Metz car ton intention est de servir en gendarmerie.

Grâce à tes études initiales en droit, tu seras admis à l’École des officiers de la gendarmerie à Melun en 1956. Tu n’auras pas perdu de temps.

Après le commandement d’un peloton de gendarmerie mobile à Pontivy, tu vas connaître une carrière de gendarme relativement atypique en devenant pilote d’hélicoptère.

Tu es désigné pour commander la section d’hélicoptères de la gendarmerie à Alger-Cheragas où tu auras pour mission de soutenir les commandos de chasse "gendarmerie" dans l’Ouarsenis de 1959 à 1962. Tu seras décoré de la croix de la Valeur militaire qui est une croix de guerre des théâtres d’opération, principalement d’Afrique.  Tu es cité trois fois à l’ordre de la division pour tes multiples actions de renseignement, de guidage des troupes au sol et de secours de blessés que tu évacues sous le feu montrant outre tes remarquables qualifications professionnelles un grand et noble courage et beaucoup de sang froid comme l’indique le texte de tes citations.

De retour en France, tu commanderas la section d’hélicoptères de Toulouse pendant 4 ans où tu assureras de nombreuses missions de secours en montagne dans les Pyrénées.

Ensuite tu alterneras les commandements, compagnie de gendarmerie des transports aériens à Orly, compagnie départementale de Saint-Nazaire, Groupement du Cher à Bourges aux fonctions d’état-major, Conseiller technique du Directeur de la gendarmerie dahoméenne (aujourd’hui béninoise) à Cotonou, état-major de la région du Centre à Orléans.

Tu termineras ta carrière à Paris avec deux postes particuliers en étant détaché de la gendarmerie : l’un comme chef du groupe interarmées de sécurité des forces nucléaires  au sein de la DPSD et l’autre comme commandant de la gendarmerie de l’Air auprès du chef d’état-major de l’armée de l’Air, ayant été promu général entre temps. Tu y seras apprécié et reconnu pour toutes tes qualités : autorité naturelle, ardeur, vivacité d’esprit, dynamisme, tact, objectivité ; inspirant la confiance et la considération tant de tes subordonnés que de tes chefs.  

Officier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, décoré de la Valeur militaire avec trois citations à l’ordre de la division et médaillé de l’Aéronautique, tu as quitté le service actif à la fin de l’année 1986.

Ta fille Frédérique, tes trois petites-filles et tes deux arrière-petits-enfants peuvent être fiers de toi. 

Je leur présente, au nom de tous tes amis de l’ANOCR 34, du Trèfle 34 dont son président le général Michel Alaux est venu spécialement de Castres te témoigner sa fidélité, nos affectueuses condoléances ainsi qu’à Renée ta fidèle compagne de ces dernières vingt et quelques années que nous connaissons bien puisqu’elle a partagé toutes tes activités avec nous.

Repose en paix cher ami.