Nous avons le regret de vous faire part du décès du colonel Hugues de LOMBARD de MONTCHALIN, le 28 novembre 2020, à son domicile à Montpellier des suites d’une longue maladie. Il était âgé de 85 ans.
Hugues était de la promotion Franchet d’Espérey (1955-1957), il a fait toute sa carrière dans le Génie.
Hugues était un homme très réservé et déjà dans son album de promotion il avait été baptisé "le promeneur solitaire".
Le président du groupement est en relation avec son épouse Suzy et leur fils Claude.
Les obsèques ont été célébrées le 2 décembre à la chapelle Sainte-Foy de Montpellier, dite chapelle des Pénitents blancs. Hugues était membre de la confrérie.
Hommage au colonel Hugues de LOMBARD de MONTCHALIN
Hugues de LOMBARD de MONTCHALIN est admis à Saint-Cyr le 5 octobre 1955 (promotion Franchet d’Esperey) et le 7 mars 1957, au cours de l’amphi armes, il choisit l’artillerie métropolitaine. Promu sous-lieutenant, il effectue son application à Châlons-sur-Marne et à l’issue, embarque à Marseille pour l’Algérie et le 1/38e RA.
Lors de son séjour en Algérie, il participe à toutes les opérations du Sud algérois comme observateur d’artillerie avec les troupes au contact et c’est ainsi qu’il recevra le baptême du feu avec le 1er REP.
Il sera cité et décoré de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze, le 9 avril 1960.
Il a ensuite occupé le poste d’officier de renseignement chargé des opérations au PC du 1/38e RA à Djelfa avant de prendre le commandement de la 5e batterie en février 1961 dont une Harka à cheval ce qui impliquait des opérations de contrôle de zone sur le terrain.
Après la mort accidentelle de son père, devenant subrogé tuteur de ses six frères et sœurs, il rentre en France et se marie le 18 août 1962. Il est affecté au 40e RA à Châlons-sur-Marne, à l’époque régiment de soutien de l’École d’application de l’artillerie, avec le grade de capitaine.
Le 1er juillet 1964, il intègre l’arme du génie. Il suit alors le cycle d’information du génie au 12e RG et obtiendra le diplôme d’ingénieur des travaux le 1er septembre 1966.
Affecté à la Direction des travaux à Rastatt (FFA) en mars 1968, il rejoint deux ans après le 13e RG à Trèves (FFA). Après l’Allemagne, il est appelé au Service des travaux des bâtiments et fortifications à Paris pour servir au bureau des infrastructures.
Promu au grade de lieutenant-colonel, il est à nouveau muté au 13e RG à Trèves en 1978 puis à Metz au 2e RG en 1982. Il terminera sa carrière à la Direction centrale du génie à Paris comme président de la Commission supérieure technique des champs de tir.
Il est colonel, chevalier de la Légion d’honneur et chevalier de l’ordre national du Mérite.
Placé sur sa demande en position de retraite le 1er juillet 1985, il rejoint Montpellier qu’il connaît bien et retrouve une vie de famille paisible. Il est heureux auprès de son épouse, de ses trois enfants et de ses onze petits-enfants dont il prend grand soin.
Hommage des petits-enfants
(en cercle autour du cercueil pour témoigner, en se renvoyant la parole, de leur amour de leur Bon Papa)
Bon Papa, il est difficile d’accepter votre départ. Vous nous manquez déjà terriblement. Vous avez occupé une place tellement importante dans notre vie. Justement, ces souvenirs sont tellement riches que, nous vos petits-enfants, voulons témoigner notre amour pour vous.
Ainsi, c’est au travers d’anecdotes que nous souhaitions vous rendre le plus affectueux des hommages. (Guillaume / Adrien et Delphine en soutien)
Bon Papa c’est d’abord ce côté espiègle et taquin qui ressortait sans faillir lors de toutes nos réunions de famille. Dès que nous entendions un exaspéré « Montchalin » venant de notre grand-mère, nous savions qu’il fallait vite se rassembler autour de lui pour rire aux éclats en écoutant ses histoires de régiment ou ses exploits enfantins avec Oncle Edme, et pour fredonner avec lui de vieilles rengaines potaches. On se souvient tous d’avoir chuchoté en chœur, sous le regard faussement réprobateur de BM, le Bon Roi Dagobert… et ses petits pois verts. Colonel Bon Papa, Ave. (Delphine / Lucile en soutien)
Bon Papa c’est ce géant tranquille que, tout gamins, nous admirions du haut de nos trois pommes. Nous nous accrochions à ses mains ou à son revers de pantalon, et il était toujours disponible pour accompagner nos pas flageolants dans l’allée de la Vallée, puis, plus tard, nos courses et jeux endiablés. (Pierre/ Matthieu en soutien)
Bon papa, c’est votre caractère généreux et bienveillant à l’égard de tous et surtout de sa famille. Avec notre grand-mère, il formait le couple pilier, le socle de nos retrouvailles familiales, chaque année en août, à la Vallée, et à Noël à Montpellier . (Géraud / Adrien et Brieuc en soutien)
Pudique dans la démonstration de son affection, Bon Papa était un homme de peu de mots, mais ses actions parlaient fort. (Lucile / Delphine en soutien)
Dans les chantiers qu’il avait lancé pour rénover la vallée, le Moulin, la Grange, et préserver le cocon familial du mois d’août. Dans ses étreintes, rares mais ô combien réconfortantes. (Brieuc / Géraud et Adrien en soutien)
Vous connaissez tous l'aspect athlétique de bon papa, ses balades de plusieurs heures chaque jour, ses pompes tous les matins, et même de la corde à sauter quand l’envie lui prenait. (Elise)
Mais son aspect compétitif, plus subtil, se manifestait au ping pong ; il jouait avec nous et acceptait seulement de passer le relais à quelqu'un d'autre quand il nous mettait un joli coup droit salvateur, l'air modeste. (Adrien / Brieuc et Géraud en soutien)
Je me souviens de votre air surpris à chaque fois que je vous posais des questions sur votre début de carrière militaire, alors que vous marmonniez en bout de table, vous aviez toujours plein d’histoires sur vos années à Ginette et Saint-Cyr. (Matthieu)
Malgré votre discrétion, nous sentions que vous nous aimiez et veilliez sur nous comme en témoigne une de vos dernières actions de grand éclat qui est votre présence à notre mariage. Cela a été une occasion magnifique de nous revoir dans la bonne humeur malgré votre fatigue. Notre mariage sans vous n’aurait pas eu la même saveur. (Guillaume / Adrien et Delphine en soutien)
Conclusion
Ainsi, seuls résident des souvenirs impérissables de joyeux moments avec vous au cours de nos enfances, nos adolescences et nos vies de jeunes adultes (Brieuc / Adrien et Géraud en soutien) :
● votre plan de guerre tous les soirs d’été pour arroser la Vallée avec votre fidèle lieutenant Bonne Maman ; (Delphine)
● les digestifs d’après repas ; (Lucile)
● les volets à fermer pour conserver le frais ; (Hugues)
● les infos à heure fixe et les repas à 19h19 ; (Brieuc)
● le Wifi débranché à 22 h ; (Géraud)
● Vos pastilles de Vichy et précieux TicTacs ; (Pierre)
● un petit jeton bleu pour faire un tour de manège ; (Guillaume)
● vos grommellements de barbe ; (Lucile)
● votre carré de chocolat et votre gourmandise ; (Elise)
● vos rires aux éclats devant Les dieux sont tombés sur la tête ; (Guillaume)
● votre amour indéfectible pour notre grand-mère. (Adrien)
Pour finir, à une santé qui vous est chère, la nôtre ! (tous)
Extrait de l'homélie
Ce matin en l'entourant de notre affection et de notre prière, nous accompagnons un époux et un père attentionné, un militaire donné à la noble cause de la défense de la Paix, comme ses petits-enfants ont pu l'évoquer au début de notre liturgie...
Mais nous accompagnons surtout un croyant, un chrétien, un fidèle du Christ.
Je n'ai été témoin que des dernières années de sa vie mais j'ai vu combien c'était un homme droit, à la foi solide, réellement attaché au Christ. Dans les derniers jours j'ai pu lui donner le sacrement des malades et celui de l'eucharistie ; je suis témoin de son adhésion à la réalité du mystère dans les sacrements et de son amour pour le Seigneur et de sa volonté à se préparer pour vivre son passage vers Dieu.
Certes il était discret sur sa foi comme sur ses sentiments, il ne s'exprimait pas beaucoup. C'était dans sa nature depuis sa jeunesse... À Saint-Cyr on le surnommait le "promeneur solitaire" mais s'il parlait peu il savait être à l'écoute, attentif aux autres en particulier à son épouse et aux membres de sa famille. Il savait aussi témoigner de ce qui fondait son existence : sa Foi, l'amour de son épouse partagé pendant 58 ans, son engagement au service de la Paix, la fidélité à ses convictions et à sa parole donnée.