Nous avons le regret de vous faire part du décès du colonel Jacques POLLIN, artilleur, saint-cyrien de la promotion "Nouveau Bahut" (45-47), le 17 juin 2021 à l’âge de 96 ans.
Jacques, chevalier de la Légion d’honneur, était titulaire de la croix de guerre des TOE avec 2 citations et de la croix de la Valeur militaire également avec 2 citations.
À sa retraite, il était fidèle à la Saint-Cyrienne, à l’ALAI (association languedocienne des anciens d’Indochine) et à l’ANOCR et surtout, très engagé au titre de Foi catholique dans la communauté paroissiale de Juvignac. Son épouse Jeannine est décédée en 2017.
Jacques et Jeannine avaient six enfants dont quatre domiciliés à proximité.
Les obsèques seront célébrées le mercredi 23 juin en l'église Saint Marc de Juvignac (34) à 15 h.
Nous avons le regret de vous faire part du décès du colonel Jacques POLLIN, artilleur, saint-cyrien de la promotion "Nouveau Bahut" (45-47), le 17 juin 2021 à l’âge de 96 ans.
Jacques, chevalier de la Légion d’honneur, était titulaire de la croix de guerre des TOE avec 2 citations et de la croix de la Valeur militaire également avec 2 citations.
À sa retraite, il était fidèle à la Saint-Cyrienne, à l’ALAI (association languedocienne des anciens d’Indochine) et à l’ANOCR et surtout, très engagé au titre de Foi catholique dans la communauté paroissiale de Juvignac. Son épouse Jeannine est décédée en 2017.
Jacques et Jeannine avaient six enfants dont quatre domiciliés à proximité.
Les obsèques ont été célébrées le 23 juin en l'église Saint Marc de Juvignac (34).
Éloge du colonel Jacques POLLIN
par le général de division 2s Georges DELCLOS, délégué de la Saint-Cyrienne 34,
le 23 juin 2021 en l’église Saint Marc de Juvignac
Mon colonel,
Avant de m'adresser à vous en tant que représentant des saint-cyriens, mais aussi au nom des anciens combattants de Juvignac qui vous connaissaient bien, et au nom de vos amis de l'ANOCR, permettez-moi de présenter à vos enfants et à votre famille nos condoléances attristées.
Je m'attacherai à évoquer les points saillants de votre parcours militaire qui illustrent votre sens du service, de l'honneur et de la fidélité.
Vous êtes né à Verdun-sur-le-Doubs en 1925 et, entre l'âge de 15 ans et celui de 20 ans, vous avez connu la France vaincue et occupée. Vous avez malgré tout fait de bonnes études à Chalon-sur-Saône et à Lons-le-Saulnier puis préparé à Dijon le concours de Saint-Cyr, camouflé en filière de HEC : préparation difficile, d'abord affectivement, vous avez perdu votre maman en 1943, et matériellement vu les circonstances. Vous réussissez au concours et vous rejoignez une promotion de 270 élèves-officiers, orphelins de leur école détruite par les bombardements alliés. Après 18 mois d'errance, la promotion est installée au camp de Coëtquidan qui est à reconstruire ; elle y est rejointe par 500 élèves-officiers venus de Cherchell. C'est à la surprise des autorités que le 14 juillet 1947 les 770 élèves-officiers arborent sur leur képi le casoar rouge et blanc : la promotion Nouveau Bahut s'imposait et avec elle la renaissance de Saint-Cyr.
Vous avez choisi de servir dans l'artillerie. Entre votre application en Allemagne et votre affectation en régiment, vous trouvez le temps de faire la connaissance de Jeannine et de l'épouser.
Mais bientôt il vous faut partir en Indochine, où, au cours des 27 mois de séjour vous allez vous battre avec succès comme un fantassin mais aussi exercer votre métier d'artilleur dans la position la plus exposée d'officier observateur avancé, c'est à dire celui qui en première ligne règle les tirs des canons dont dépend la réussite de la mission. Vous y serez cité 2 fois à l'ordre du corps d'armée. De ces années vous garderez à jamais le souvenir du courage et de la fidélité des hommes que vous avez commandés, notamment votre radio, prisonnier vietminh rallié.
De retour en Europe, vous êtes affecté en unité à Commercy puis en Allemagne à la 5e DB. Vous y préparez l'École d'état-major dont, admis, vous suivez les cours.
À l'issue vous êtes affecté en Algérie, alors en rébellion. Vous y recevez pour commencer une solide formation par l'équipe du colonel Bigeard. Par la suite vous occupez plusieurs fonctions. Commandant d'une batterie et en même temps d'un sous-quartier, vous êtes cité une première fois à l'ordre de la brigade, puis une deuxième fois alors que vous êtes à la tête du sous-quartier réputé difficile de Mouzalaville. Dans l'une et l'autre de ces situations, vous avez su gagner la confiance des populations et ainsi obtenir leur aide pour découvrir, démanteler et détruire l'organisation fellagha du secteur. C'est donc avec amertume que vous avez vécu les conditions de la fin de la guerre d'Algérie.
De retour en Europe, vous servez en état-major territorial à Rouen puis au 11e RA à Offenbourg et enfin à la 5e brigade mécanisée à Tübingen.
Votre déception suite à l'affaire algérienne ne s'estompait pas. Le régime pourtant soutenu de l'entraînement en Allemagne en pleine guerre froide ne répondait plus à vos attentes. Si bien que vous avez décidé de quitter le service armé.
En 1970 vous allez entreprendre une nouvelle carrière de cadre en entreprise qui vous permettra aussi d'être plus près de votre épouse et de vos 6 enfants. En 1984, vous prenez votre retraite à Juvignac où toutefois vous ne manquerez pas d'activités car votre nature vous pousse à être utile aux autres.
Mon colonel, j'ai évoqué vos citations qui accompagnent vos 2 croix de guerre ; j'ajoute que vous êtes chevalier de la LH.
Vous avez servi sans faillir dans tous les postes de commandement et d'état-major correspondant à vos grades successifs grâce à vos qualités humaines inspirant la confiance notamment chez vos subordonnés. Vous avez été fidèle à vos engagements de jeune homme. Plongé dans la guerre, vous avez constamment veillé à agir avec honneur. Honneur, fidélité, voilà un bel exemple pour vos frères d'arme.
Merci, Mon colonel. Que Dieu vous garde.