C’est avec tristesse que nous vous faisons part du décès de Jean-François CARLE, fils de notre camarade et ami le colonel (er) Terre/génie Yves-Joseph CARLE.
Jean-François, âgé de 62 ans, était resté un grand enfant et Yves, pour l’aider et le soutenir de son mieux, s’est engagé sa vie durant dans les associations de personnes handicapées mentales.
Les obsèques ont été célébrées le 20 septembre au complexe funéraire de Grammont à Montpellier.
Hommage à Jean-François CARLE
fils du colonel Yves CARLE
par sa sœur Véronique le 20 septembre 2021 à Grammont (Montpellier)
Mon petit frère chéri,
Voilà venu le jour où tu as décidé de nous quitter pour continuer ton voyage auprès de Maman.
Tu as été depuis toujours le cœur précieux de notre famille, la petite étincelle qui a fait la différence. Une différence qui nous a fait vivre une vie à part, une vie pas comme les autres mais une vie si unie, si heureuse parce que grâce à toi, nous avons formé un rocher solide avec un grand soleil au milieu. Tu as été choyé, protégé et nous t’avons apporté notre immense amour tout au long de ta vie.
Je me rappelle tellement de belles choses, de tellement d’images gravées en moi. Mes premiers souvenirs quand tu parlais encore, moi dans mon lit à barreaux et toi qui sortais de la chambre et me disais « Allez, au revoir » et je pleurais. Un peu plus grand, en train de faire précautionneusement une pyramide de cubes et moi j’attendais, le dernier cube posé, pour tout faire tomber. Mes bêtises et celles que je te faisais faire et où je me cachais sous le lit pour ne pas me faire gronder et toi, tu restais là, innocent !
Nous avons toujours eu cette complicité, même sans parole, juste avec les gestes, avec le ressenti.
Je me rappelle tes après-midis sur le lit avec ton magnéto-cassette que tu utilisais avec maestria en écoutant en boucle les Claude François, Joe Dassin et Dalida. Tu dansais au rythme de la musique. Nous avons toujours accepté ta différence et l’avons défendue avec fierté.
Je me rappelle aussi t’avoir trimbalé sur ma mobylette dans la cité des cadres ; tu soulevais les pieds et riais aux éclats et maman nous courait après affolée criant « Mais il va tomber ».
Je me rappelle quelques virées en ville où je te tenais par le bras et où je marchais fièrement en regardant les gens droit dans les yeux comme pour dire « Oui, il est différent et alors, ça ne nous empêche pas d’être heureux ».
Je me rappelle les sorties en voiture que tu adorais mais il ne fallait pas s’arrêter trop longtemps.
Il y a quelques semaines encore alors que papa t’avait dit une bêtise, tu as éclaté de rires. Sur ton lit d’hôpital, je te prenais la main et quand tu ne me voulais plus, tu me repoussais ; c’était ta façon à toi de me dire stop.
Tu es toujours resté un enfant mais tu te battais comme un guerrier. Tu as été un cœur pur et tu nous as apporté tellement de bonheur. Tu comprenais tout. Tu sentais tout. Tu as été l’étoile de notre vie, notre petit trésor, notre petit Jean-François.
Tu pars désormais rejoindre Maman tout là-haut dans les étoiles qui scintillent et je sais que tous les deux, vous serez toujours là, quelque part, pour veiller sur nous.
Tu vas tellement nous manquer petit-frère, à moi et à Papa et à tous les gens qui t’aiment.
Pars en paix ma petite étoile et continue de briller sur nous mon petit soleil pour toujours. Je t’aime.
Ton Papa, ta sœur