Nous avons le regret de vous faire part du décès du chef d’escadron (Train) Jean-Luc ROCHER, le 6 novembre 2021 à l’âge de 78 ans.
Jean-Luc souffrait depuis fort longtemps d’un cancer qui avait fini par se généralier.
Ce n’est pas pas pour autant qu’il geignait, il restait positif et c’était un délicieux camarade.
Avec son épouse Marie-Hélène, ils étaient parents d’un enfant handicapé auquel ils consacraient beaucoup d’attention. Jean-Luc a été longtemps le trésorier de l’APEI de Frontignan.
Il a participé à notre marche ANOCR d’avant confinement le 21 janvier 2021, entre La Boissière et Aniane et il était avec nous à l’assemblée générale du 23 septembre dernier.
C’est par la presse que nous avons appris son décès. Notre président a pu joindre son épouse et lui présenter nos condoléances.
Les obsèques ont été célébrées le 19 novembre au Centre funéraire de Sète.
« J’ai quitté le service actif après trente ans et six mois de service. J’ai commencé ma carrière comme deuxième classe appelé et je l’ai terminé avec le grade de chef d’escadron. Lorsque j’intègre l’école d’application du Train après avoir passé le concours des OAEA, j’ai quatorze ans de service et le grade d’adjudant-chef. Je suis titulaire d’une capacité en droit, du DMS, et d’une ceinture noire de karaté 1re dan de style shotokan passée en 2013.
L’été, je pratique la natation sur moyenne distance (uniquement le crawl) sur la distance de 1,5 à 2 km. En hiver je pratique la marche et le billard carambole. Par ailleurs, je lis entre vingt-cinq et trente-cinq livres par an et depuis peu j’écris. Au printemps 2018, j’ai fait paraître mes mémoires sous le titre : « Nomade de garnison en garnison ». J’ai écrit cet ouvrage pour mes filles et mes petites-filles âgées de huit et dix ans, pour ma famille et mes amis car mon temps est compté. Ce livre se trouve sur Amazon, la FNAC, et d’autres plates-formes vendant des livres. J’écris également des nouvelles qui ne sont pas encore publiées.
Comme tout un chacun à 78 ans, je m’interroge sur ce que sera la phase ultime de ma vie. Là s’arrête mon questionnement. En fait je ne réagis pas vraiment. Je suis dans l’acceptation de ce qui va advenir. Pendant seize ans j’ai eu le temps de me préparer psychologiquement à la mort. Mot tabou pour beaucoup de personnes mais pas pour moi.
Je ne déprime pas, je ne souffre pas, je dors bien, j’ai de moins en moins envie de dormir l’après-midi depuis que j’ai changé de traitement. Tout au plus, j’ai parfois de légers maux de tête en fin d’après-midi et je suis parfois sujet à des pertes d’équilibre. Il n’y a rien d’autre à dire.
Mon moral est bon mais je sais que la camarde est en embuscade et que mon état de santé peut se dégrader très vite. Pour terminer sur ce sujet, je suis étonné d’être là et chaque matin, je me réveille de bonne humeur en me disant, comme l’a écrit Jean d’Ormesson : "et moi , je vis toujours" ».
Éloge du chef d’escadron Jean-Luc ROCHER
le 19 novembre 2021 au funérarium de Sète
par le colonel (er) Yves SERRAMOUNE, président DA/EAT/Tours 1977-1978
Le 12 septembre dernier, Jean-Luc écrivait à ses camarades de promotion : « Après 16 ans de bagarre, la maladie rentre dans une nouvelle phase. Le pronostic est sombre ; la survie pour ce type de cancer est de courte durée. »
Un peu plus loin Jean-Luc terminait son courrier en disant : « Faire face est la seule option qui s’offre à moi … Je compte sur votre soutien, soyez mes anges gardiens dans ce nouveau combat ».
Aujourd’hui je m’adresse à toi au nom de la promotion à laquelle tu étais tout particulièrement attaché. Cette Division d’Application que tu as intégrée en 1977 grâce à ton travail acharné, ton ambition légitime et ton désir de servir au mieux ton pays.
Jean-Luc ROCHER a commencé sa carrière à 19 ans, en 1962 au camp d’Auvours, dans la Sarthe, pour se préparer à rejoindre l’Algérie où il restera 2 ans avant de revenir en France à La Rochelle.
Devenu sous-officier, il servira durant 14 ans avec beaucoup de conscience professionnelle dans tous les grades du corps des sous-officiers, de maréchal des logis à adjudant-chef. Durant cette première partie de carrière, il sera alors affecté à La Rochelle, à St Maixent dans les Deux-Sèvres, à Achern et à Baden-Baden en Allemagne puis à Coëtquidan en Bretagne.
C’est dans cette dernière affectation, Coëtquidan, où se trouvent les écoles de formation des officiers de l’armée de Terre, qu’il décide de préparer le concours d’officiers qu’il réussira grâce à un total investissement et à une volonté tenace.
Il rejoindra alors en 1977 les Écoles de la Logistique et du Train à Tours pour commencer la seconde partie de sa carrière comme officier pendant 15 ans.
Dorénavant, il occupe des postes à responsabilité à Grenoble au 27e régiment de commandement et de soutien puis à l’état-major de la 27e division alpine entre 1978 et 1982.
Il est affecté entre 1982 et 1988, d’abord à Arras où, nommé capitaine, il commande un escadron de commandement et des services puis à Metz où il commande à nouveau un escadron d’un régiment parachutiste où là encore ses qualités de meneur d’hommes ainsi que son autorité naturelle lui permettront de réussir pleinement son commandement, période majeure dans la vie d’un officier.
En 1988, il est muté à Tours comme trésorier puis comme adjoint du directeur administratif et financier de l’École de la Logistique et du Train où ses compétences seront confirmées et surtout très appréciées de ses chefs.
Enfin en 1990, il rejoint le 526e régiment du train, à St Germain en Laye, où il sert comme chef des services administratifs ; là encore son expérience, son dévouement et sa rigueur seront remarqués et appréciés.
Chevalier dans l’ordre national du Mérite en 1991, il est promu chef d’escadron en 1992, année où il fait valoir ses droits à la retraite après 30 années services, dont deux années de maintien de l’ordre en Algérie.
Il entamera alors une seconde carrière, civile cette fois, et ses solides connaissances acquises dans le domaine de la logistique militaire lui permettront de postuler et d’obtenir d’abord un poste d’adjoint à un directeur d’entrepôt logistique puis un poste de directeur d’une base logistique.
Cher Jean-Luc, tous tes camarades de promotion te connaissent bien et savent que tu es une belle personne, un homme intelligent, cultivé et travailleur, un sportif accompli (entre autres, ceinture noire de karaté), ils savent aussi que tu as été un excellent camarade de promotion, que tu as donné beaucoup de ton temps à l’armée, à ton travail, parfois un peu au détriment de ta propre famille.
Je voudrais vous dire aujourd’hui à vous, Marie-Hélène, Stéphanie, Fabienne et Catherine, ce que m’a dit récemment au téléphone Jean-Luc, votre mari et père ; il m’a dit qu’il vous aimait, qu’il vous a toujours aimées infiniment.
Jean-Luc m’a dit plusieurs fois que sans toi, Marie-Hélène, il ne serait pas celui qu’il est devenu et qu’il te devait beaucoup.
Tes camarades qui ont suivi ces dernières années ton combat contre le crabe comme tu disais, ont été ô combien admiratifs devant ton courage et ta volonté.
Nous te gardons dans nos cœurs et dans nos mémoires.
Notre promotion attristée vous présente à toi chère Marie-Hélène, à tes enfants et à ta famille ses très sincères condoléances.