Randonnée de la Baume par Collias (9 avril 2024)


La petite pluie de la nuit perdurait pendant le trajet jusqu’au point de rendez-vous. L’optimisme régnait pourtant, Météo France avait annoncé de belles éclaircies. Arrivé le premier, je me suis rendu au bord du Gardon pour vérifier le niveau de la rivière. Une première bonne impression, l’eau avait retrouvé sa couleur bleu-vert, le débit paraissait plus calme comparé à mardi dernier lors de la reco. Un rapide coup d’œil sur l'échelle limnimétrique fixée au pied du pilier du pont Joliclerc confirmait bien que le niveau avait baissé. Certainement suffisamment pour nous permettre, au retour, de longer la berge sur toute la longueur et de nous éviter d’avoir à escalader une nouvelle fois la falaise. De retour au parking, je n’eus pas à attendre longtemps avant que Michel n’arrive. Après l’avoir informé sur mes constatations et 9 h 30 ayant sonné, nous nous mîmes en route.

De petites averses nous accompagnaient en remontant la rue de la Brèche puis le chemin du Barry pour cesser en attaquant la montée vers le plateau du Roulet. Nous sommes passés très vite devant l’aven de la Clastre. Lors de la reco nous avions constaté que cet aven profond de 30 m et long de 100 m n’offrait pas beaucoup d’intérêt, la végétation ayant masqué sa bouche que nous avions pu voir en 2019.

La pause-café nous permit de souffler avant de rejoindre le bord de la falaise à 165 m d’altitude. 130 m à descendre pour rejoindre la berge du Gardon. Pour l’avoir fait pendant la reco, je savais ce qui m’attendait. Certains passages sont équipés de points d’appui et de retenue, en fer à béton, scellés dans la roche. Après deux tentatives infructueuses, Michel trouva le sentier qui mène à la sortie de la grotte. Cette grotte longue de 150 m fut creusée il y plusieurs millions d’année par une dérivation souterraine du Gardon. On y a découvert des objets de toutes les périodes préhistoriques : lames de silex, tessons de céramiques, perles de cuivre,… Aujourd’hui, elle abrite des chauves-souris, espèce protégée. La grotte est fermée du 15 novembre au 15 mars (hibernation) et du 1er mai au 15 août (reproduction). C’est dans l’obscurité totale, le cheminement à peine éclairé par « la torche » du smartphone de Michel, que nous avons progressé précautionneusement, lentement dans cette galerie. Nous n’avons pas pu nous empêcher de reparler de l’accident survenu dans cette grotte 5 ans plus tôt, jour pour jour. Au débouché de la grotte, un tunnel creusé dans la roche nous permet d’accéder à la chapelle Saint-Vérédème. Saint Vérédème, Grec d’origine, vécut en ces lieux en ermite vers l’an 700. Pour en savoir plus sur Saint Vérédème.

Une rampe en escalier permet de rejoindre la rive gauche du Gardon. Bien installés sur un rocher, au soleil, nous avons cassé la croûte. Bien restaurés, nous avons repris la route. L’ancien moulin dépassé, nous nous sommes arrêtés dans l’intention d’envoyer le drone sur la rive droite pour avoir une vue aérienne de cet autre moulin, fortifié, lui. Un signal sonore et un message m’avertirent que le potentiel batterie du drone était épuisé, un RTH (Return To Home) s’imposait, ce qui fut fait. Alors que le drone entamait son retour, un bruit énorme venant de Collias se fit entendre dans notre dos. Volant à très, très basse altitude, un hélicoptère de la Protection Civile nous survola avant de se poser une centaine de mètres en amont. Rétrospectivement la peur m’envahit : « et si l’hélico et le drone s’étaient percutés ? ». Mais au fait, qu’était-il devenu, lui ?... Michel et moi fîmes un tour d’horizon et nous le découvrîmes près de nous, en stationnaire, à 1 mètre du sol. Soupir de soulagement.

Nous sommes restés longtemps à observer les manœuvres de l’hélico, essayant de comprendre les raisons de sa présence ici. Cet évènement n’a pas manqué de nous surprendre car le 9 avril 2019, le même jour, 5 ans plus tôt, et presque à la même heure, un hélicoptère de la Protection Civile intervenait pour évacuer l’une des nôtres accidentée. Quelle drôle de coïncidence !

Nous avons pu progresser sur cette rive, la rivière ayant presque retrouvé son lit habituel. Arrivés au point où nous avions dû escalader la falaise lors de la reco, nous avons constaté qu’une bande de rocher au pied de la falaise, d’une vingtaine de cm, nous permettrait de passer au sec. C’est avec d’infinies précautions que nous avons pu passer, à petits pas.

Le retour au parking fut une formalité ne présentant aucune difficulté. Nous avons parcouru 11,6 km avec un dénivelé de 185 m en 6 h 25 y compris les arrêts (2 h 30). Une journée parfaite, pleine d’imprévus. Inoubliable.

Jean DUBEAU

 

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