Conférence de David MARTIMORT (21 mars 2019)


David Martimort
David Martimort reçoit des mains du général de division 2s Pierre DOLO la médaille de l’IHEDN

Le conférencier, David MARTIMORT, invité par l’Association des auditeurs de l’IHEDN-LR est un très brillant universitaire, ingénieur polytechnicien, DEA en économétrie, docteur en économie en 1992, professeur agrégé en sciences économiques en 1998, professeur à l’École d’économie de Paris et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. De par ses travaux avec de renommés économistes mondiaux, prix Nobel d’économie pour certains, il a participé à la définition de la stratégie climato-économique. Il reçoit le prix du meilleur jeune économiste de France en 2004. C’est dire la qualité de notre intervenant sur le sujet du jour  :

 « Comment des États souverains peuvent ils s’accorder sur des politiques de lutte contre le réchauffement climatique ? »

 

Après le rappel de postulats de départ, à savoir :

- si le scénario "business as usual" prévaut dans un futur proche, les dommages économiques associés au réchauffement climatique pourraient atteindre 13,8 % du GDP (worlwide) en 2200. Augmentation possible de la température de 4 à 5° C. (NDLR en clair : si on continue sur les errements actuels, le réchauffement atteindrait 13,8 % du PIB mondial en 2200) ;

- la distribution entre pays des coûts comme celle des bénéfices éventuels d’un meilleur contrôle climato-économique est complexe. Croissance ralentie, coût de re-allocation intersectorielle, coûts politiques… ;

- les objectifs sont dissonants et les incitations individuelles des différents acteurs (pays, entreprises, ménages) sont parfois en conflit. Voir l’actualité des gilets jaunes ;

- un formidable défi : comment les États souverains peuvent-ils alors s’accorder sur des objectifs de lutte contre le réchauffement climatique ?

- La lutte contre le réchauffement climatique est un bien public global.

 

Le conférencier a fait appel à tous les développements théoriques imaginés par les grands économistes tels que Ronald Coase (prix Nobel 91) "Coase toujours, tu m’intéresses", Kenneth Joseph Arrow (prix Nobel 72) avec la théorie du choix social (les défaillances de la gouvernance publique) et la théorie de l’équilibre général (les vertus et limites du marché) et d’autres études auxquelles il a lui-même participé pour affirmer que toutes ces théories étaient des constructions savantes mais intellectuelles et que sans coercition internationale, chaque acteur restait libre d’appliquer ou de ne pas appliquer les contraintes limitant les conséquences du réchauffement climatique. Et David Martimort s’est bien gardé de désigner la cause de ce réchauffement.

 

En conclusion :

- leçon 1 : les mécanismes de marchés sont inadaptés dans des contextes d’interaction entre États souverains ;

- leçon 2 : il existe un arbitrage fondamental (et presque inévitable) entre incitation et participation ;

- leçon 3 : des solutions de second rang existent même en l’absence de gouvernance mondiale (Accords de Paris).

Les photos des diapositives (ci-jointes) projetées en appui des déclarations montrent l’extrême complexité des théories approuvées en la matière.

À l’issue de la conférence les soixante-dix auditeurs ont pu poursuivre leurs échanges, notamment avec le conférencier dans la tente de réception où un pot amical et chaleureux était servi.

Claude GRADIT

 

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