Robert-Michel DEGRIMA
La véritable histoire d'Adam et Ève, et autres nouvelles inconvenantes
INCONVENANTS ! Les personnages de ces nouvelles le sont particulièrement : un colonel cynique devient assassin, Adam et Ève bravent Dieu et les envahisseurs, Satan se montre de bon conseil, un avocat ivre établit un contrat aberrant, un amant éconduit tente de se venger perfidement, la jeune comtesse est vieille mais n’est pas celle qu’on croit, une séduisante Marocaine outrepasse par amour tous les interdits de sa civilisation, le Père Noël ne sait plus conduire son traîneau, et la belle Eugénie trompe tout le monde ! Quelle engeance !
Ajoutez que l’auteur rêve tout éveillé devant une toile de son ami artiste peintre, et le tableau sera complet. L’auteur se moque de ses créations, du lecteur et de lui-même !
EXTRAITS DE L’OUVRAGE
ADAM ET ÈVE
« … Adam restait très curieux de cet être qui désormais vivait à ses côtés et il notait, au-delà des ressemblances, des différences morphologiques plus importantes que celles que son premier examen, très superficiel, avait pu lui révéler : le visage, plus rond que le sien, était parfaitement glabre, les yeux plus grands, les dents plus petites, plus blanches et mieux rangées, une chevelure abondante, d’un roux flamboyant, couronnait sa tête ; les épaules plus étroites et plus arrondies, seins bien ronds, les hanches plus larges dessinaient une harmonieuse ligne et traçaient avec la taille, fine et souple, une succession de belles inversions de courbe… Et surtout les fesses ! Larges, rondes, épanouies, au lissage parfait… Et la poitrine ! Là où Adam portait deux larges masses musculaires, Ève présentait avec une pointe de fierté deux sphères rattachées aux épaules par de minces et délicats petits muscles… Et ce ventre ! Un peu convexe, la peau satinée… Et toujours cette absence de tuyau ! Tout en elle était courbe… »
LE MARIAGE DE FRANCOISE
« … D’ailleurs, pour peu qu’on ait de la mémoire et qu’on soit dans la région depuis longtemps, comme moi, l’assemblée, au vu du nombre important d’anciens amants de la mariée et d’anciennes maîtresses du marié, présentait quelque ressemblance avec un colloque d’anciens combattants… »
LA VECCHIA CONTESSA
« … On apercevait les toits imbriqués, l’Arno qui brillait comme une coulée d’argent, le duomo de la cathédrale et le campanile carré, les ponts, toute cette merveille, ville d’art tout entière ; cette pièce, assombrie par de lourds rideaux à l’antique, sentait bon l’encaustique, le vrai cuir de Russie, qu’on nomme le youfte, amalgame d’effluves de goudron frais et whisky tourbé, d’écorce de bouleau et de saule, et les émanations du tabac de Lattaquié que fumait parfois la Contessa… »